Explication sur les normes EN 1627-28-29-30 concernant la resistance à l'effraction et la norme feu EI130

 

Classification des Portes résistant au feu placées dans des parois résistant au feu. Performances exigées. extrait de la norme (source CSTC)

1. Critères de classement

En Belgique, les portes résistant au feu sont généralement classées selon les critères EI1.

S'agissant du critère d'isolation thermique (I) des portes résistant au feu, la norme européenne laisse le choix entre deux options : I1 ou I2. En Belgique, la réglementation préconise la classe I1 (plus sévère que le critère I2). En d'autres termes, une porte résistant au feu EI2 ne répond pas aux exigences de la réglementation belge. La majorité des portes importées de Turquie, Pologne ,Roumanie ,Grèce ne sont pas coupe-feu ou sont certifiée EI2. En cas de contrôle de la commune ou des pompiers elles seront systématiquement refusées. En cas  d'incendie cela pourrai amener des problèmes en cas d'indemnisation.
Les portes résistant au feu doivent, en outre, répondre à des exigences d'aptitude à l'emploi minimales (dimensions, planéité et performances mécaniques).

Bibliographie

1] Centre scientifique et technique de la construction.
Le placement des portes résistant au feu. Bruxelles, Note d'information technique, n° 234, 2008.

[2] Conseil supérieur pour la protection contre l'incendie et l'explosion.
Procès-verbal de la réunion n° 134. Bruxelles, Conseil supérieur pour la protection contre l'incendie et l'explosion, 21 janvier 2010.

[3] Service public fédéral Intérieur
Arrêté royal du 7 juillet 1994 fixant les normes de base en matière de prévention contre l'incendie et l'explosion, auxquelles les bâtiments nouveaux doivent satisfaire. Bruxelles, Moniteur belge, 26 avril 1995.

 

Classification et essais de résistance RC2,RC3,RC4,RC5,RC6

 

Fenêtres et portes

Les normes européennes se focalisent sur les aspects mécaniques des menuiseries retardatrices d'effraction.

Les normes EN 1627 à 1630 ont été rédigées dans le but d'évaluer les performances des menuiseries retardatrices d'effraction et de permettre ainsi aux fabricants et aux poseurs de caractériser leurs produits de manière univoque. On y décrit également les méthodes d'essai utilisées afin de déterminer la résistance des éléments de façade sous charge statique, dynamique et aux tentatives d'effraction manuelle.

La norme EN 1627 propose un système de classification des blocs-portes pour piétons, des fenêtres, des façades rideaux, des grilles et des fermetures en fonction de leurs performances en termes de résistance à l'effraction. Six classes de résistance à l'effraction (cf. tableau 1) sont définies en fonction du type d'outils utilisés et du temps de résistance aux tentatives d'effraction manuelle (exprimé en minutes). Les classes 1 et 6 offrent respectivement les protections minimale et maximale contre l'effraction.

 

Tableau 1 Classification de la résistance à l'effraction selon les normes européennes EN 1627 à 1630

Les normes EN 1628, 1629 et 1630 décrivent respectivement les méthodes d'essai pour la détermination de la résistance des éléments de façade menuisés sous charge statique, dynamique et aux tentatives d'effraction manuelle.

La séquence d'essais est définie dans la norme EN 1627. Les essais statique, dynamique et manuel préliminaire sont réalisés successivement sur un premier élément pour autant que le résultat de l'essai en cours ne soit pas affecté par les dégradations éventuelles occasionnées au cours de l'essai ou des essais précédents. Un nouvel élément est utilisé pour l'essai manuel principal.

L'essai statique

L'essai statique (cf. figure 1) consiste à appliquer à l'aide d'un vérin hydraulique une charge en différents points de l'élément (points de fermeture et de suspension, angles du remplissage, ...). Les charges d'essai, la durée d'essai et les déformations maximales autorisées sont fonction de la classe de résistance visée.


L'essai dynamique

L'essai dynamique (cf. figure 2) est effectué pour les classes de résistance 1 à 3 si l'élément a résisté à l'essai statique. Il consiste à laisser tomber un double pneu de 50 kg (décrit dans la norme NBN EN 12600) en différents endroits prédéfinis de l'élément (centre et angles du remplissage, ...) d'une hauteur fonction de la classe visée.

L'essai manuel

L'essai manuel (cf. figure 3) est effectué en deux phases pour les classes de résistance 2 à 6 si l'élément a résisté aux essais statique et dynamique. L'essai manuel préliminaire, dont l'objectif est de déterminer les points les plus faibles et vulnérables ainsi que les outils les plus efficaces parmi ceux à disposition, est d'abord réalisé sur l'élément ayant passé les essais statique et dynamique. Ensuite, sur la base des conclusions de l'essai préliminaire, l'essai manuel principal est effectué sur un nouvel élément dans le but d'essayer de forcer une ouverture dans un laps de temps fonction de la classe de résistance visée (cf. tableau 1).


Le jeu d'outils pour une classe de résistance donnée est constitué des outils spécifiques à cette classe et de ceux des classes précédentes (cf. figure 4). Ainsi, un essai manuel en classe 3 sera réalisé à l'aide des jeux d'outils A1 à A3. Le jeu d'outils A1 est utilisé en classe 1 pour la préparation des éléments avant les essais statique et dynamique ainsi que lors des essais manuels préliminaire et principal des classes de résistance 2 à 6.


L'élément testé répondra aux exigences de la norme EN 1627 pour une classe de résistance à l'effraction donnée si les déformations maximales autorisées (en fonction du type d'essais et/ou du type d'effort appliqué) ne sont pas dépassées. Celles-ci sont déterminées à l'aide de différents calibres (cf. figure 5).

Extrapolation des essais de résistance à l'effraction

Dans son annexe normative D, la norme EN 1627 précise que les résultats des essais de résistance à l'effraction peuvent être extrapolés à des éléments dont les dimensions varient dans les limites suivantes par rapport à celles de l'élément testé (pour autant que le rapport d'essai ne pose aucune restriction à ce sujet) :

• pour les portes: variation de la largeur et de la hauteur de - 20 % à + 10 %
• pour les fenêtres: variation de la surface de ± 25 % et variation de la distance entre le coin de l'élément et le point de fermeture adjacent de + 5 à - 20 % et de + 5 à - 30 % entre les points de fermeture.

En outre, le nombre de points de fermeture ne peut être réduit que si les distances entre les points de fermeture restants ne sont pas supérieures à celles de l'élément testé.

Toute modification (dimensions, composition) différente de celles précisées dans cette annexe D nécessite un avis favorable du laboratoire d'essai. Dans le cas contraire, un essai supplémentaire sera requis.